Anne Prigent observe dans Le Figaro que « l'attaque cérébrale n'est plus l'apanage de la vieillesse : elle concerne de plus en plus de jeunes. C'est le constat alarmant d'une large étude américaine publiée le 10 octobre dans la revue Neurology ». La journaliste note qu’« en 10 ans, la proportion d'accidents vasculaires cérébraux dans la population du Kentucky (États-Unis) est ainsi passée de 12,9 à 18,6% chez les 20-54 ans ; dans le même temps, l'âge moyen des AVC a légèrement rajeuni, passant de 71,2 à 69,2 ans ». Le Pr Mathieu Zuber, neurologue à l'hôpital Saint-Joseph (Paris), précise qu’« une part de cette hausse est sans aucun doute liée à une meilleure détection des AVC grâce à la généralisation de l'IRM, même si cela ne peut être la seule explication ». Anne Prigent ajoute que « l'incidence croissante n'est pas due aux AVC hémorragiques, plus fréquents dans cette tranche d'âge, mais à la hausse significative des accidents coronariens, habituellement rencontrés chez les plus âgés. C'est pourquoi, sans mettre clairement en évidence les causes de cet accroissement des AVC, les auteurs de l'étude pointent du doigt le boom des facteurs de risque cardio-vasculaires chez les plus jeunes, en premier lieu le diabète et l'obésité ». « La consommation de drogues est également évoquée. En effet en 2005, un peu plus de 20% des patients âgés de 20-54 ans ayant eu un AVC pour la première fois consommaient de la drogue, par rapport à 2,2% chez les plus de 55 ans », poursuit la journaliste. Le Pr France Woimant, neurologue à l'hôpital Lariboisière (Paris), observe pour sa part que « cette étude est vraiment inquiétante car elle confirme les données publiées en mars dernier pour la France qui montrent que le taux d'AVC augmente chez les moins de 65 ans alors qu'il diminue chez les plus de 65 ans. Nous étions arrivés aux mêmes conclusions que celles de l'étude américaine en incriminant l'augmentation de l'obésité et du diabète mais aussi en posant la question des drogues illicites. […] Si ces chiffres se confirment, cela signifie une augmentation du nombre de jeunes dépendants ».
Anne Prigent relève que « pour éviter d'en arriver là, une seule solution : maîtriser les facteurs de risques. Les spécialistes mettent particulièrement en garde les femmes jeunes », le Pr Zuber précisant que « la combinaison migraine, tabac et pilule est explosive pour le cerveau ». La journaliste observe enfin qu’« à quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre les AVC, le président de la Société française neurovasculaire, le Pr Thierry Moulin, rappelle que l'hypertension artérielle demeure le principal facteur de risque maîtrisable. Réduire de deux points sa pression artérielle, c'est diminuer de 40% son risque d'AVC ».
Lire la suite : Le Figaro Santé
Vidéo
1034 vues