Alerte des médecins limousins sur les pesticides (AMLP) - Association Médicale Sauvegarde Environnement Santé (AMSES) - EnVie Santé
Le Parisien fait savoir que « près de 1.200 médecins de France métropolitaine et des Antilles ont signé un appel mettant en garde contre la dangerosité des pesticides ».
Le coordinateur de l’appel, le Dr Pierre-Michel Perinaud, généraliste à Limoges, précise : « Nous ne cherchons pas à montrer du doigt une profession, mais chacun doit prendre ses responsabilités. A nous d’assumer les nôtres en alertant sur les dangers de ces produits, particulièrement pour certaines catégories de la population, ceux qui y sont le plus exposés, ainsi que les femmes enceintes et les enfants ».
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 24/11/2013
Près de 600 médecins ont déjà répondu à l’appel lancé par trois associations médicales concernant l’utilisation des pesticides (AMLP en Limousin, EnVie Santé en Guadeloupe et AMSES en Martinique). Ces trois associations invitent les médecins à les rejoindre en signant la pétition sur le site Alerte médecins pesticides , pétition qu'elles comptent remettre aux trois ministères (de la Santé, de l’Ecologie et de l’Agriculture) en début d’année 2014. Nous souhaitons en effet après une année riche en rapports consacrés aux pesticides (celui du Sénat en octobre 2012, ceux de l’InVS sur l’imprégnation de la population française puis de l’Inserm en juin dernier), faire émerger une prise de position médicale sur cette question et l’assortir de propositions.
Nous sommes inquiets :
Inquiets des liens qui sont maintenant établis chez les professionnels exposés aux pesticides avec certains cancers, et certains troubles neurologiques tels que la maladie de Parkinson
Inquiets des liens qui sont retrouvés aussi chez des enfants dont les mères ont été exposées lors d’un usage domestique ou d’une exposition à proximité de cultures à usage intensif de pesticides. Ces liens concernent des pathologies lourdes telles que les leucémies, les tumeurs cérébrales ou certaines malformations congénitales.
Inquiets car l’imprégnation de la population est générale, or nous disposons maintenant de données scientifiques solides qui permettent de redouter l’effets des perturbateurs endocriniens. Et ces produits, dont de nombreux pesticides, agissent à faibles doses, justement à celles qui correspondent à l’imprégnation de la population. Faut-il attendre de connaître leur part exacte parmi les cancers de la prostate, les cancers du sein, les troubles cognitifs ou de la fertilité avant d’agir ?
Il faut diminuer l’usage des pesticides dans notre pays, l’un des tout premiers consommateurs mondiaux. Nous n’y parviendrons qu’en augmentant les surfaces consacrées à l’agriculture biologique et en réduisant l’usage des pesticides les plus dangereux utilisés par l’agriculture conventionnelle.
Mais aussi en interdisant l’usage non agricole de ces produits.
Nous sommes conscients que les agriculteurs risquent d’être montrés du doigt : ce n‘est pas eux que nous visons mais les procédures d’autorisation de mise sur le marché des produits qu’ils manipulent, et qui contaminent l’environnement.
L’esprit de nos propositions est donc d’unir la reconnaissance du préjudice subi par les agriculteurs avec des mesures de protection pour tous :
- agriculteurs (en ouvrant leurs droits à la reconnaissance de nouvelles maladies professionnelles)
- riverains des cultures à usage intensif de pesticides : distances de sécurité, interdiction des épandages aériens par exemple. En Martinique, déjà lourdement impactée par le scandale du chlordecone, le Préfet vient pourtant d’autoriser une nouvelle dérogation pour des épandages de produits par voie aérienne.
- et consommateurs (étiquetage des produits alimentaires).
Nous savons aussi que l’urgence est la décision européenne concernant les pesticides perturbateurs endocriniens attendue fin 2013 : la santé publique ne doit pas une fois de plus passer après les intérêts des industriels, et le caractère très spécifique de ces produits doit être pris en compte.
Les risques sont connus, des maladies sont évitables : mobilisons-nous pour les éviter !
Contacts presse :
Pierre-Michel Perinaud, président de l’AMLP (Alerte des médecins limousins sur les pesticides)
06 31 23 66 72