Sciences et Avenir septembre 2016
« En bloquant un récepteur cérébral, la nicotine empêche les pertes de mémoire chez la souris Alzheimer. Les chercheurs de l’Institut Pasteur travaillent à mettre au point un médicament qui imiterait son action, sans effet délétère », révèle Sciences & Avenir. « Une équipe de l’Institut Pasteur a démontré ce phénomène, in vivo, chez la souris. Mieux, elle a fait passer des tests de mémoire à des souris malades d’Alzheimer, certaines étant génétiquement modifiées pour ne pas avoir de récepteurs nicotiniques disponibles », poursuit l’article.
Et là, surprise ! : « Les souris ayant certains récepteurs nicotiniques inactifs n’ont pas présenté de perte de mémoire comme les souris malades normales ! », raconte Uwe Maskos neurobiologiste au département de Neuroscience de l’Institut Pasteur, co-auteur de l’étude. « Autrement dit, lorsque les récepteurs nicotiniques sont indisponibles dans le cerveau, le peptide amyloïde bêta ne s’y fixe pas et la pathologie ne se développe pas », résume le magazine.
« Un apport régulier de nicotine rend indisponible les récepteurs nicotiniques, d’où la question sensible : fumer des cigarettes protègerait-il de la maladie d’Alzheimer ? », s’interroge Sciences & Avenir. « Des publications ont plus ou moins laissé penser que les fumeurs étaient protégés contre la maladie d’Alzheimer, commente Uwe Maskos. Mais elles avaient un biais. En effet, un quart des études étaient affiliées à l’industrie du tabac ! », répond l’article.
Quid de la nicotine seule ? « Certes, mais elle a de nombreux effets délétères elle-même : hypertension, artérosclérose, affaiblissement du système immunitaire, dépendance. Il faut faire la balance bénéfices/ risques », alerte Uwe Maskos « Dans le futur, le mieux serait de disposer d'une molécule qui agirait comme la nicotine, sans les effets secondaires », indique le magazine. « On aura un premier candidat médicament dans un an », certifie Uwe Maskos.
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